mardi 31 mars 2009

Surfer la Vague

Je me passionne pour la troisième vague des psychothérapies comportementales et cognitives (TCC).
La première vague était comportementale - agissons sur nos comportements et la vie changera.
La seconde vague était cognitive - agissons sur nos pensées et la vie changera.
La troisième vague c'est l'acceptation ou pleine conscience - nous ne pouvons contrôler l'océan de nos pensées, émotions et souffrances intérieures,
Apprenons à en surfer les vagues,
Sans y resister ni nous laisser emporter.
Surfer la vague (et la 3ème vague!), ça marche pour moi.
Ça a changé ma vie. Et celle de mes clients.
Si ma passion m'éclaire et me guide,
Elle peut aussi m'orienter - voire m'aveugler.
Je suis sensible au plus petit indice que les nouvelles méthodes marchent.
Cela peut me faire négliger les indications très solides - ne serait-ce que parce que mieux financées et donc mieux contrôlées - que les méthodes de TCC de 1ère et 2ème vague marchent elles aussi.
Je reconnais mes oeillères. Le site de l'afforthecc dont je suis webmestre reflète mes centres d'intérêt.
D'immenses progrès restent à faire. Après 50 ans d'étude scientifique des psychothérapies, le débat reste ouvert sur les éléments de nos traitements qui marchent vraiment.
Un peu comme si la thérapeutique de l'infection bactérienne comprenait s'habiller chaudement, prendre des anitbiotiques, être entendu(e) par notre médecin, manger des bananes et prier - sans que nous puissions vraiment identifier les éléments actifs et inactifs du traitement.
Le progrès serait-il de compléxifier le traitement en rajoutant - par exemple - se laver les mains,
Ou bien d'identifier ce qui marche vraiment - et comment ?
Ce que dans notre jargon nous appellons les médiateurs thérapeutiques ?
La troisième vague des TCC permet de nous reposer la question des médiateurs thérapeutiques,
En cela elle emporte mon adhésion.
Je choisis d'avancer en direction de la nouveauté et du progrès en TCC,
Pour que les nouvelles approches soient mieux connues, reconnues, que l'espace soit créé et les moyens matériels et méthodologiques mobilisés,
Afin de pouvoir les évaluer sur un pied d'égalité avec les approches qui les ont précédées.
Ceci est un manifeste pour une science progressiste et progressive de la prise en charge de la souffrance humaine.
Benjamin Schoendorff

lundi 30 mars 2009

Manger en Pleine Conscience

Je me goinfre.
Une fois le goût des aliments identifié et classifié - bon/pas bon,
Je baffre plus vite qu'un babouin affamé.
Depuis que - par intermitence - je m'entraine à la pleine conscience,
Le plus dur est encore de manger en observant - d'observer
Ce que je mange, comment je le mange, ce que ça me fait,
Le goût des aliments sur la durée.
Un des prédicteurs de la prise de poids est la restriction alimentaire.
Or voici des indications que l'Acceptation et l'Engagement peuvent aider,
A la perte de poids et à l'augmentation de l'activité physique,

Mais seulement quand on en applique les méthodes...
Demain - promis - j'arrête de me goinfrer,
Et je me mets à observer ce que je mange,
Comment je le mange,
Et ce que ça me fait,
Là - ici - dans l'instant présent.
Benjamin Schoendorff (image Rémi Schoendorff)

vendredi 27 mars 2009

de la Créativité en Formation

Moment fort hier soir.
Nous terminions un cycle quinzomadaire de formation ACT entamé en Octobre.
En tant que formateur, j'ai beaucoup appris - comment être plus à l'écoute et mieux connecté avec ce que vivent les participants.
Grande joie ressentie a entendre comment des outils transmis avaient été utilisés de façon créative.
Très touchant a été le moment où une étudiante a dit que cette formation lui avait permis d'identifier qu'elle voulait vraiment faire de la psychothérapie son métier.
Et voir les participants avancer et les processus de l'ACT connecter avec leur expérience - personnelle et clinique.
A tous et toutes merci de votre patience, de votre attention et de votre bienveillance.
Benjamin Schoendorff (image Rémi Schoendorff)

jeudi 26 mars 2009

Pardonner - Métaphore de l'Hameçon

La souffrance nous transperce,
Comme l'acier d'un hameçon.
Plus nous tirons pour en sortir, plus nous nous déchirons.
Parfois notre souffrance nait des actions ou des paroles des autres.
Notre ressentiment les transperce du même hameçon.
D'abord nous, ensuite eux.
Tant que nous les gardons accrochés à l'hameçon de notre rancune,
Nous restons nous aussi transpercés du même acier.
Et si pardonner c'était décrocher de l'hameçon ceux qui nous ont blessés?
Pour, à notre tour, pouvoir nous décrocher,
Et enfin avancer.
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Métaphore de l'hameçon adaptée de Acceptance and Commtiment Therapy - An Experiential Approach to Behavior Change. Steven C. Hayes, Kelly G. Wilson, Kirk Strohsal, 1999.
Benjamin Schoendorff

mardi 24 mars 2009

Vivre avec ses Souvenirs

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre: Faire la Paix avec son Passé (Odile Jacob 2009) Jean-Louis Monestès - psychologue et chercheur - répond à mes questions. Jean-Louis est un ami, thérapeute et formateur ACT (Thérapie d'Acceptation et d'Engagement), et un des animateurs du site Le Magazine ACT.
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Dans ton nouveau livre tu écris sur comment nos souvenirs nous attirent vers le passé. Comment cela se passe-t-il?
Notre cerveau est le produit de milliers d’années d’évolution au cours desquelles se souvenir mieux et plus a permis une meilleure survie. Une part importante de son activité consiste à ce que nous nous souvenions de ce que nous vivons, particulièrement des situations qui nous ont mises en danger, afin que nous les évitions par la suite. Aussi, même si nous n’aimons pas certains de nos souvenirs, il se rappellent à nous en partie pour notre bien. Il reste que ce n’est pas toujours facile à vivre, particulièrement quand nous avons subi des traumatismes, des déceptions, des disparitions.
Sommes-nous les victimes de notre capacité à nous souvenir?
Les victimes et les bénéficiaires ! Mais c’est vrai que nous nous souvenons parfois trop et que nous sommes relativement peu acteurs de notre mémorisation. La plupart des choses que nous retenons sont apprises sans notre volonté. C’est le cas de détails banals (telle chanson que nous détestons et que nous fredonnons malgré nous toute la journée) comme des événements graves : accident, agressions, décès. Tout ce qui passe à portée de notre cerveau est « aspiré » et mémorisé, que nous le voulions ou non. C’est la première étape de notre impuissance par rapport à notre mémorisation. La seconde concerne l’évocation de ces souvenirs. Ils reviennent le plus souvent sans que nous les ayons convoqués, à la faveur de stimulus présents dans le contexte d’origine, ou encore de nos simples pensées, capables de s’évoquer entre-elles à la manière de cascades de dominos...
Quels moyens pratiques pour que notre passé ne nous parasite pas? Pouvons-nous contrôler nos souvenirs?
Malgré l’intuition que nous en avons, nous ne pouvons absolument pas contrôler nos souvenirs. Je montre dans mon livre que tenter de le faire nous conduit même dans une impasse et pourrait certainement être à l’origine de difficultés psychologiques. Ce qui ne nous empêche pas de tous nous escrimer à essayer de les effacer. Première « méthode » que nous essayons : contrôler notre pensée. De nombreux travaux ont montré qu’il existe un effet rebond à essayer de supprimer nos souvenirs : plus nous ressassons « il ne faut plus que je pense à cet accident », plus… nous passons de temps à y penser ! Nous sommes alors les parfaits répétiteurs d’un souvenir qui, de ce fait, en devient davantage disponible, et réapparaît plus souvent. Deuxième « méthode » : la distraction. Le souvenir du décès d’un proche me hante, et je décide de m’en distraire en pensant à autre chose plus agréable, par exemple mon prochain week-end à la plage. Je crée alors sans le vouloir un réseau de relations entre la plage et le décès. La plage devient alors un déclencheur puissant du souvenir du décès, et le piège se referme.
Pour que notre passé ne parasite pas notre présent, il faut au contraire s’orienter vers une démarche d’acceptation des souvenirs. Cela ne signifie pas qu’on doit aimer les situations douloureuses que nous avons vécues, mais qu’il est possible d’accepter la présence en nous de leurs avatars. La thérapie par exposition permet en partie cette acceptation. Une façon de la systématiser consiste à recourir aux outils de la pleine conscience, et à l’engagement vers de nouvelles actions à l’origine de nouveaux souvenirs qui diminueront la portée douloureuse des anciens.
Tu parles aussi d’accepter sereinement souvenirs et émotions...
C’est une démarche et une réflexion plus générale sur la volonté de contrôle qui nous habite tous. Nous sommes habitués à avoir un certain contrôle sur l’environnement qui nous entoure, et nous reproduisons nos tentatives de contrôle sur ce qui se passe en nous : souvenirs, émotions, pensées, sensations. Malheureusement, notre vie psychologique ne se contrôle pas de la même façon que l’environnement dans lequel nous vivons. Elle ne se contrôle même pas du tout ! Retrouver une sérénité par rapport à nos souvenirs passe par la constatation que nous ne sommes que les réceptacles de ces événements psychologiques, dont nous pouvons prendre conscience, que nous pouvons observer, mais qu’il est vain d’essayer de modifier. Pour certains de nos patients, le contrôle est devenu leur seule modalité d’interaction avec le monde, leur seule raison d’être. Ils appauvrissent alors leur vie sans le vouloir. Dans notre jargon, nous dirions qu’ils agissent vers des renforcements négatifs (supprimer la souffrance) en négligeant les sources de renforcements positifs (augmenter le bonheur). Retrouver une sérénité par rapport à ses souvenirs douloureux va consister à faire une place à la douleur qu’ils évoquent, arrêter de lutter contre elle, afin de se consacrer pleinement à enrichir sa vie. En somme, faire autre chose que chercher à contrôler. Une démarche qui peut paraître bien anachronique dans notre société où tout doit être prévu, géré et maîtrisé, mais qui commence à montrer son intérêt dans divers troubles psy. (interview réalisée par email par Benjamin Schoendorff - Image Rémi Schoendorff)

samedi 21 mars 2009

La Maison d'Hôte

Etre humain comme une maison d'hôte,
Chaque matin une nouvelle arrivée.
Une joie, une dépression, une mesquinerie,
Une prise de conscience momentanée vient,
Comme un visiteur inattendu.
Accueille-les tous !
Même une foule de chagrins,
Qui balaye violemment ta maison,
Et la vide de ses meubles,
Pour autant traite chaque hôte honorablement.
Il se pourrait qu'il fasse de la place
Pour quelque nouveau délice.
La pensée sombre, la honte, la méchanceté,
Ouvre-leur la porte en riant,
Et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant pour celui qui vient,
Parce que chacun a été envoyé
Comme un guide de l'au-delà.
Djalal al-dîn Rûmi
- Ecrivain et mystique persan - Né en 1210, décédé en 1273 (traduction et adaptation depuis l'anglais: Benjamin Schoendorff)

vendredi 20 mars 2009

Compassion pour l'Enfant Intérieur

Steven Hayes, initiateur de la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (ACT) vient de publier ce très beau texte sur son blog.
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Nous avons tous un enfant à l’intérieur – l’enfant que nous avons été. Souvent les souffrances les plus dures à porter aujourd’hui remontent à loin. La manière dont nous vivons nos relations avec cette partie de nous est un bon modèle de la manière dont nous pouvons avancer avec la souffrance que nous rencontrons dans nos vies d’adultes.
Le cœur de la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) peut se résumer à six mots : acceptation, défusion, soi, maintenant, valeurs, et action. Presque tous les livres sur l’ACT parcourent ces processus. Mais nous pouvons nous en faire une idée plus rapidement en pensant à cet enfant intérieur.
Imaginez-vous enfant, au moment ou vous avez ressenti pour la première fois une souffrance que vous ressentez aujourd’hui.
L’acceptation c’est prendre votre histoire comme elle est… comme vous prendriez un enfant dans vos bras. La partie de nous qui a de la compassion ne giflerait pas cet enfant parce qu'il ressent de la peur ou de la tristesse – et pourtant, adultes, nous nous faisons trop souvent l’équivalent fonctionnel.
La défusion, c’est moins rentrer dans notre blabla évaluateur… comme bercer un enfant qui nous raconte comment on l’a moqué dans la cour de récréation. Nous savons instinctivement que ce qui compte, ça ne sont pas les arguments logiques que nous pourrions opposer aux moqueries. Il est plus important de se sentir tenu – et pourtant, adultes, nous vivons nos vies à l’intérieur de ces arguments, à lutter pour avoir raison.
Un sens de soi transcendant nous permet de voir, à travers les formes externes, la conscience intérieure… comme nous nous émerveillons de reconnaître l’étincelle de conscience derrière les yeux d’un enfant totalement réceptif. Nous ne prendrions pas les idées qu’un enfant à sur lui-même pour ce qu’il est vraiment, et pourtant,adultes, nous construisons ces conceptions de notre moi et en faisons des structures égotiques gigantesques que nous défendons becs et ongles, et auxquelles nous cedons le contrôle de notre vie.
Le moment présent c’est être capable d’observer avec flexibilité, de regarder le monde avec l’esprit ouvert. Une partie de ce qui nous attire chez les enfants, c’est la façon dont parfois ils nous font revenir à l’instant présent, et nous voyons dans leur vitalité et leurs jeux un peu de la joie qui du présent. Et pourtant, adultes, nous dérivons bien souvent vers nos compulsions ou nous laissons absorber par nous-mêmes.
Les valeurs et l’action engagée concernent prendre votre vie en main et ce qui est important pour vous dans la vie… comme créer de l’espace pour que cet enfant joue et grandisse, en sachant que les choses adultes à prendre en charge sont prises en charge sans exiger que l’enfant arrête de jouer et grandisse sur le champ.
Une participante à la liste de discussion ACT for the Public qui lutte avec la dépression à écrit récemment sur son passage dans un refuge pour enfants délaissés. Solitaire et abandonnée, elle racontait comment on l’avait forcée à manger quelque chose que la directrice savait la rendrait malade, puis enfermée dans un placard pour la nuit quand elle avait vomi. Son histoire était tellement triste, mais aussi, pleine de mots de jugement sur cette petite fille.
J’ai écrit en réponse d’utiliser son attitude envers cette enfant comme guide. Bien que le contenu diffère d’une personne à l’autre, les questions que je me suis trouvé à poser sont je pense plus généralement applicables, je vais donc les répéter ici. Je lui ai demandé de penser à sa relation avec cette petite fille intérieure et ai demandé :
"Sans acceptation, est-ce que vous lui dites d’arrêter d’avoir peur ou d’être faible ?
Sans défusion est-ce que vous lui dites de se taire et faire semblant ?

Sans un sens de soi transcendant, est-ce que vous lui dites qu’elle ne vaut peut-être pas mieux que la façon dont on la traite ?

Sans attention flexible au moment présent, est-ce que vous l’ignorez ou la regardez fixement comme un objet endommagé ?

Sans valeurs, est-ce que vous lui dites que c’est à elle de faire en sorte que tous les adultes se sentent en sécurité, plutôt que le contraire ?

Sans action engagée, est-ce que vous lui dites de prendre seule soin d’elle alors même qu'elle a besoin que l’on prenne soin d’elle?"
Quand nous faisons des choses malsaines, nous nous éloignons de l’enfant intérieur. Quand le chien noir de la dépression est nourri, l’enfant intérieur est terrifié. Quand l’histoire à propos de l’aliénation s’épaissit, l’enfant intérieur est abandonné. Quand la colère est tournée vers l’intérieur, l’enfant intérieur devient aussi une cible.
Depuis la perspective ACT, la seule façon d’écouter, respecter, aimer, et laisser jouer et grandir la partie enfant de nous, c’est que la partie adulte choisisse une voie de vitalité et de compassion pour soi, qui reconnaisse la souffrance tout en la portant en avant vers une vie qui vaille le coup d'être vécue. Il est parfois dur de trouver la place pour faire cela pour nous-mêmes. Si c’est comme ça, il y a une alternative. Imaginez-vous enfant, au moment ou vous avez ressenti pour la première fois une blessure que vous ressentez aujourd’hui.
Faites-le pour cet enfant.
Steven C. Hayes , University of Nevada, auteur de Get Out of Your Mind and Into Your Life
(traduction Benjamin Schoendorff - image Rémi Schoendorff)

jeudi 19 mars 2009

Reconnaitre le Mouvement

Ce soir avec ma collègue et amie Jana Grand, à l'inauguration des locaux de l'association de personnes vivant avec le trouble bipolaire, Icebergs.
Avec Jana nous y avons animé un atelier de psychoéducation Pleine Conscience (Mindfulness) et Acceptation cet hiver.
C'était touchant de revoir des participants et participantes à cet atelier. Certains avaient visiblement bougé - semblaient moins coincés. Les signes les plus tangibles en étaient une certaine qualité de présence, un port d'épaules plus ouvert, une certaine distance d'avec les pensées les plus difficiles et les plus collantes. J'ai aussi entendu mentionné le contact vrai avec les autres - et c'est ce qui m'a le plus ému. Nous n'entrainons pas explicitement ce contact. Nous facilitons l'orientation en direction de ce qui est vraiment important - sans imposer le moindre contenu à cette direction.
Ce soir j'ai observé des personnes qui avaient repris contact avec les choses vraiment importantes pour elles.
Merci de ces instants de pure beauté humaine.
Benjamin Schoendorff

Les 12 pires habitudes des Thérapeutes

Nous avons tous de mauvaises habitudes, mais quand la personne qui a de mauvaise habitudes est votre thérapeute, il existe un "vrai potentiel d’interférence avec la thérapie".
Voici, selon John M Grohol fondateur du site Américain PsychCentral les 12 pires habitudes de thérapeutes et dont les patients se plaignent le plus.
  1. Arriver en retard à ses rendez-vous
  2. Manger devant ses clients
  3. Bailler devant ses clients
  4. Révéler trop d’information personnelle
  5. Ne pas être joignable par téléphone ou par mail
  6. Se laisser distraire par le téléphone, un portable ou un ordinateur
  7. Exprimer des préférences raciales, sexuelles, musicales, de style de vie ou religieuses
  8. Avoir des animaux de compagnie en salle de consultation
  9. Serrer ses clients dans les bras et le contact physique
  10. Faire étalage inapproprié de richesse ou de style vestimentaire
  11. Regarder l’heure
  12. Prendre trop de notes (traduction et adaptation Benjamin Schoendorff)
Heureusement que tout ça n’est vrai que des thérapeute américains !...
Ami(e)s thérapeutes, quelles sont vos pires habitudes?
Ami(e)s client(e)s/patient(e)s, quelles sont les pires habitudes de vos thérapeutes ?
La mienne, c'est de m'embrouiller dans mes prises de rendez-vous... Alors je préviens dès la première consultation...

mardi 17 mars 2009

Jonathan Richman est un Boddhisattva

Allés lundi soir 16 mars avec ma chère soeur Marianne écouter Jonathan Richman au Transbordeur à Lyon.
Jonathan Richman jouait des chansons comme I'm a little Airplane ou I am a little dinosaur - qu'il joue en parcourant la scène à quatre pattes - dans le programme télé pour enfant Sesame Street.
L'âme vagandonde de Jonathan a tôt pris les chemins de traverse. Sa carrière de star s'est arrêtée le jour où sa maison de disque voulu lui imposer sa playlist de concert. Jonathan a pris sa guitare et s'est dirigé vers la station des bus Greyhound la plus proche.
Ce soir JoJo se tient en scène avec son fidèle batteur Tommy et sa guitare espagnole. Nous sommes en retard - mon dernier client a quitté le cabinet à 20:30. Jonathan a les traits tirés. Il se lance dans When we refuse to suffer, when we refuse to feel. Il le chante même en français : Quand nous refusons de souffrir - pas d'émotion et pas de vie! Droit au coeur.
Ensuite il chante Pablo Picasso, les peintures de VanGogh du musée d'Amsterdam, et les anciens maitre Flamands. Alors qu' il chante les fissures des tableaux, l'âme insensible à la peinture que je suis entrevois enfin quelque chose...
Jonathan possède une technique époustouflante et joue en virtuose de la distance avec le micro. Ses chansons allient abstraction et simplicité entrainante. Le public les reprend en choeur (j'allais écrire en coeur). Parfois JoJo vient au devant de la scène, sans amplification aucune. Il entraine le public quelques instants - cloche et baguette à la main. Il y a une qualité enfantine à l'intensité de sa présence, combinée à une profondeur d'âme touchante.
J'ai toujours voulu jouer dans les hopitaux et les centres pour enfant et j'en suis toujours là en fait! Ce soir, son public d'anciens enfants a la banane. De retour chez moi dans le Vieux-Lyon, je rejoins le groupe Facebook - Jonathan Richman is a boddhisattva. Dans les traditions bouddhiques - contrairement aux autres êtres éveillés qui s’apprêtent à quitter le cycle des réincarnations - le boddhisattva est celui qui choisit de rester sur terre afin de continuer à faire rayonner sa lumière. Jonathan, merci pour ta lumière.
Benjamin Schoendorff (photo BS)

lundi 16 mars 2009

à propos de Comportement, de Biologie et de Causes

Qu’est-ce qui cause les maladies et la souffrance mentale ?
L’environnement, l’histoire, la biologie ou la génétique ?
Le débat n’est pas prêt d’être clos. La manière dont nous abordons la question est elle-même importante. Nous publions ci-dessous un court article de Kelly Wilson extrait de sa page Facebook qui présente de manière claire et succincte le point de vue du comportementalisme profond. Notre espoir est qu’à la lecture de cet blog vous contribuerez d'autres points de vue venant peut-être d’autres perspectives ou traditions - ou même de vos propres observations – afin de faire de ce blog un lieu d’échange et de confrontation vivant.
Benjamin Schoendorff

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L’analyse du comportement est basée sur l’idée que le comportement est le produit du contexte historique immédiat. Cette position n’ignore pas les anomalies biologiques ou génétiques en tant que causes. Mais simplement elle ce concentre sur l’analyse des causes contextuelles. Vraisemblablement, même quand les causes biologiques sont tout à fait claires, comme dans la trisomie, les causes contextuelles sont importantes pour faciliter l’apprentissage et une vie valable. En fait, l’histoire des interventions psychologiques est encombrée d’exemples où les difficultés biologiques, y compris la trisomie, étaient considérées comme imposant de plus grandes limites sur la vie et l’apprentissage que n’était réellement le cas. En vérité, la seule façon que nous avons de connaître les limites imposées par la biologie est d’explorer l’impact du contexte. Quand nous étudions les déterminants biologiques potentiels de difficultés comme la dépression, la psychose, et l’anxiété, a priori, nous ne connaissons tout simplement pas les limites que nous imposent la biologie et la génétique. Il y a là une certaine malléabilité. Combien ? C’est un sujet d’investigation empirique. Kelly Wilson (image Rémi Schoendorff)

dimanche 15 mars 2009

Apprécier le Simple Fait du Chagrin Humain

Kelly Wilson, est un des initiateurs, avec Steven Hayes et Kirk Strohsal, de la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (ACT). Kelly a lancé un projet 'd'appréciation personnelle' sur sa page Facebook. J'ai choisi de traduire et de vous présenter le texte ci-dessous :
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Ecrit après avoir écouté un client qui avait perdu un enfant dans un accident de la circulation mortel.
Dans les forêts de conifères profondes, sombres et humides de l’ouest de l’état de Washington où j’ai grandi, parfois un grand cèdre tombait. C’est triste à voir tomber, un grand cèdre majestueux. Il reste là dans la forêt pendant des années à se décomposer, et 8 ou 10 nouvelles pousses d’arbre apparaissent tout au long de ce tronc en décomposition. Lentement, ça prend plusieurs dizaines d’années, le tronc est absorbé par les nouvelles pousses. Nous les appelons les troncs-nourrisses.
Et me voici à me demander si quelque chose de nouveau pourrait pousser de la tragédie d’un enfant perdu. Il y a des endroits dans la vie où le nouveau pousse à partir des choses tombées, plutôt qu’en s’éloignant de ces choses. Avez-vous jamais connu des choses qui sont tombées? Avez-vous connu des pertes irremediables? Je me demande – si vous pouviez faire pousser quelque chose de neuf et beau, qui pourrait honorer ce qui est tombé, qu’est-ce que cela pourrait être ?
C’est ce que je ressens à propos de mon frère ainé Randy, que le suicide nous a enlevé il y a plus de vingt ans. Les nouvelles pousses n'apparaissent pas tout de suite. Mais les minutes, les heures et les jours ont rempli les années depuis lors – jusqu’à ras-bord. Et quelques vingt ans plus tard, je peux voir le visage de Randy, surtout son sourire en coin. En regardant la rangée d’arbres que j’ai fait pousser, tous alignés, nourris par cette tragédie, je me demande s’il serait fier de moi. S’il se sentirait honoré par mon souvenir de lui.
Randy ? Si tu écoutes ? S’il te plait, saches que je me souviens de toi avec affection et que je prends soin d’un petit jardin, en ton honneur.
Kelly Wilson

L'importance d'Entendre la Souffrance

Ce jeudi et vendredi 12 et 13 mars 2009 nous avons, avec mon amie Marie Malécot, médecin tabacologue, animé à Lyon une formation présentant des outils de Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) appliqués à l'arrêt du tabac. Les participants étaient des infirmières, sages-femmes, psychologues et médecins.
Marie et moi avons pris grand plaisir à voir nos participants s'engager de plus en plus dans les nombreux jeux de rôles et exercices pratiques que nous leurs proposions.
Ce que les feedbacks détaillés nous indiquent c'est que les points les plus importants pour les participants ont été l'apprentissage d'une meilleure pratique de l'écoute centrée sur la réalité vécue des patients, d'apprendre à rester centré sur les problèmes concrèts et la puissance d'aller dans le sens du patient et de sa souffrance, en l'accompagnant plutôt qu'en cherchant à le pousser (c'est à dire l'entretien motivationnel).
Nous avions réduit le nombre d'outils de TCC proprement dite présentés au maximum afin de permettre de les entrainer le plus possible. Cela a bien fonctionné et les participants sont repartis avec une plus grande maitrise de la méthode.
Les jeux de rôles et les exercices d'observation du ressenti ont permis aux participants de faire l'expérience directe de la puissance des instruments proposés.
Je remercie Gérard Mathern et Collette Guillon, de l'IRAT (Institut Rhône-Alpes de Tabacologie) - et surtout Marie - d'avoir rendu cette formation possible.
Benjamin Schoendorff (image Rémi Schoendorff)

Une Cosmologie Comportementaliste

Le comportementaliste profond (plus communément appellé comportementalisme radical ou skinnérien) souffre depuis longtemps d’une mécompréhension de sa philosophie sous-jacente - qui est encore trop souvent réduite à là seule observation des comportements extérieurement observables, voire même à la négation des pensées, émotions, et toutes les choses dont on ne peut faire l’expérience que 'de l’intérieur' (c’est à dire au comportementalisme méthodologique).
Rien n’est moins juste, c’est pour cela que nous publions une adaptation d'un court extrait du nouvel ouvrage De Mavis Tsai, Robert Kohlenberg et coll. A practical Guide to Functional Analytic Therapy, Awareness, Courage, Love and Behaviorism. Pour nos lecteurs anglophones, ce livre permet de comprendre et d’approfondir tout ce qui fait la relation thérapeutique... thérapeutique! Chaleureusement recommandé.
Robert Kohlenberg et Mavis Tsai sont les initiateurs de la Thérapie basée sur l'Analyse-Fonctionnelle (Functional Analytic Psychotherapy - FAP)
Benjamin Schoendorff

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Nous invitons les thérapeutes à apprendre la philosophie comportementaliste et à être capable de parler comme des comportementalistes. Certains peuvent juger cela froid et distant, mais ce n’est en rien le cas. En fait, sa philosophie centrale cultive et permet de profondes connections, l’empathie et l’amour.
Nous présentons ci-dessous une cosmologie comportementaliste: une métaphore qui élargit la manière de regarder - la vision - comportementaliste, permet de rendre compte de l’interconnexion de toute vie, et ainsi permet une meilleure conscience de l’ici et maintenant. L’attention à ce que le client expérience ici et maintenant est souvent le point focal le plus productif en thérapie. Si on l'ignore, ça peut devenir contre-productif. Afin de pouvoir au mieux s’occuper de l’expérience du client, les thérapeutes ont avant tout besoin d’être en contact avec leur propre expérience.
Une explication comportementale de qui nous sommes et comment nous pensons, comment nous ressentons et comment nous percevons est une description verbale de notre histoire, en particulier des contingences de renforcement qui ont permis l’émergence de nos répertoires comportementaux. Les contingences de renforcement rendent plus fortes - et affaiblissent - différentiellement des répertoires spécifiques de comportement opérant. En sus de cela, un autre type de contingences a également façonné des aspects importants de qui nous sommes. Ces contingences sont les contingences de survie qui ont déterminé lesquels de nos ancêtres ont survécu et lesquels sont morts. Leur matériau génétique, leur structure physique et leurs tendances comportementales, ont été façonnés par ces contingences de survie. Le comportement opérant lui-même est une tendance qui a été façonnée de cette manière. Les contingences de renforcement, depuis cette perspective, travaillent à produire du comportement opérant parce que ceux de nos ancêtres dont les modes de comportement adaptifs ont été renforcés par certaines conséquences promouvant la vie ont survécu. Par exemple, nos ancêtres ont appris comment retracer leurs pas vers le dernier point d’eau car ils ont été renforcés en y trouvant de l’eau. Ils nous ont passé la tendance d’avoir des comportements renforcés par des contingences de renforcement.
Robert Kohlenberg, Mavis Tsai, Jonathan Kanter, 2009. (Adaptation et traduction B. Schoendorff)
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Exercice Expérientiel: Les deux rivières
Fermez les yeux et laissez votre attention se porter sur votre respiration. Respirez naturellement, en observant les sensations dans votre poitrine et votre ventre autour de l’air qui entre sur l’inspiration et qui sort sur l’expiration. Si vous remarquez que votre attention se trouve emportée, c’est tout à fait normal, regardez si vous pouvez la ramener simplement à votre respiration.
Imaginez que vous vous tenez au centre d’une rivière dont le courant est composé de toutes vos expériences passées. Si vous regardez un peu en amont, vous pouvez vous voir il y a quelques heures, (vous réveillant, vous préparant, prenant votre déjeuner puis naviguant jusqu'à cette page). A présent, regardez encore plus loin en arrière dans le courant de la rivière en direction des jours, semaines et mois récemment écoulés et arrêtez-vous sur l’expérience d’une interaction particulièrement plaisante que vous avez eu avec une autre personne. Essayez de vous souvenir des détails de cette rencontre. Où vous étiez ce que vous pouviez voir autour de vous. Essayez à présent de vous souvenir de la position de corps de cette personne, de son visage et des détails de son expression faciale. Souvenez-vous des mots qui peut-être ont été échangés entre vous. Souvenez-vous de ce que vous avez ressenti alors, au contact de cette personne.
A présent imaginez que cette personne se tient dans le courant de sa propre rivière qui se tient derrière elle, et que votre interaction implique une confluence de vos deux courants. Au moment de ce contact, deux petits bras de chacune de vos rivières se sont mêlés, puis s’en sont retournés. Sentez comment ce qui s’est passé entre vous a été influencé non seulement par votre propre histoire, mais aussi par l’histoire de l’autre personne.
A présent regardez plus loin dans le courant, en amont de cette interaction. En remontant, regardez si vous pouvez vous voir jeune adulte, adolescent, enfant - bébé faisant vos premiers pas. Prenez un instant pour reconnaître les personnes les plus importantes qui ont façonné qui vous êtes. Puis posez votre attention sur une image spécifique ou simplement la notion que vous étiez un nouveau-né se tenant dans le courant de ses propres expériences passées et qui l’avaient elles aussi façonnée - même si vous n’êtes pas conscient de toutes ces expériences. Essayez de regarder plus loin en arrière et de remonter jusqu’au fœtus dans la matrice, puis remontez dans le temps jusqu’à l’instant où le spermatozoïde a rejoint l’ovule. Ce spermatozoïde et cet ovule se tenaient eux aussi dans leur propre rivière, le courant de leurs expériences passées ayant façonné le matériau gétique de chacun. Enfin, laissez-vous prendre conscience de votre interconnexion avec tous les autres et avec l’univers tout entier. Enfin, laissez-vous ressentir un sens d’interconnexion avec les autres et avec le pouls de l’univers, et ouvrez les yeux.
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L'exercice ci-dessus s'arrête au sperme et à l'ovule. Cependant, selon Skinner, la métaphore complète incluerait de remonter la chaine de l'évolution jusqu'à la soupe primordiale, puis aux évènements géophysiques qui ont conduit à la formation des acides aminés, et ainsi de suite. Depuis cette métaphore irriguée par le comportementalisme, et qui illustre nos histoires de contingences de renforcement et de survie, il y a une unité cosmique et une interconnexion entre nous tous et les origines matérielles que nous avons tous en commun. [...]
Depuis la perspective comportementaliste, un contact aussi profond avec l'instant présent est crucial, dans la mesure où il permet d'augmenter la reconnaissance et le contact avec les contingences immédiate et une capacité accrue à être plus naturellement renforçant pour vos clients et les autres personnes qui entrent en contact avec vous et le flot de vos expériences.
Robert Kohlenberg, Mavis Tsai, Jonathan Kanter, 2009 (traduction et adaptation B. Schoendorff)

samedi 14 mars 2009

Pour un Armistice dans la Guerre des Psys

A l’occasion d’une note de lecture de la traduction d’un ouvrage de Christopher Lane, Elisabeth Roudinesco dénonce dans Le Monde (lire ici) les classifications diagnostiques du DSM IV. Cet article a occasionné une réponse d'Antoine Pelissolo (lire ici), réponse à laquelle se sont associé deux associations de patients et plusieurs ‘grands noms' de la Thérapie Comportementale et Cognitive.
Notre proposition est de ne plus nourrir les polémiques partisanes. Cet article est une opportunité manquée car une discussion publique, critique et apaisée du DSM a toute sa place aujourd'hui. Nos catégories diagnostiques sont encore loin d’être des outils de la qualité des catégories diagnostiques des maladies somatiques. En médecine somatique, le diagnostic prescrit le traitement. En psychiatrie, c'est rarement le cas. En TCC, ce qui prescrit le traitement, ce n'est jamais le diagnostic, c’est l’analyse fonctionnelle - c'est à dire comment le problème du patient fonctionne pour lui (ou elle), dans sa réalité quotidienne. L'histoire, les conditions et la subjectivité propre de chaque individu sont pleinement prises en compte, ainsi que la réalité de la souffrance vécue.
Les catégories DSM actuelles représentent un progrès sur les anciennes et il serait vain de vouloir avancer vers le passé. Malgré leurs nombreuses limites, elles permettent - ainsi que le rapelle Antoine Pelissolo - de débattre à travers les frontières et les approches théoriques. De cela toute science a un besoin vital. Esperons que, malgré les difficultés, notre imparfaite science diagnostique continuera à avancer en direction de mieux coller au vécu de la souffrance et surtout de mieux identifier les conditions, moyens et rythmes de son dépassement. Nous pensons cependant qu’en l’absence de lien syndrome-traitement, l’inflation du nombre de catégories diagnostiques qui semble menacer la prochaine mise à jour du DSM (DSM V), n'est pas d'une évidente utilité. Une telle inflation pourrait en venir à détourner les cliniciens - et plus grave encore les apprentis thérapeutes - vers des arguties classificatoires sans conséquences sur les traitements, au risque de les déconnecter de la souffrance des patients.
Il existe des critiques constructives et progressistes du système du DSM. Parmi les plus intéressantes, Kelly Wilson, a proposé une telle critique depuis la perspective des TCC de troisième vague (en l'occurence Thérapie d’Acceptation et d’Engagement) et du comportementalisme profond. Kelly Wilson propose un système dimensionnel - plutôt que catégoriel - basé sur 6 grandes dimensions de l'expérience vécue, et qui peuvent occasionner tant la souffrance que permettre de la dépasser. (Téléchargez la présentation sur le DSM V de Kelly Wilson aux journées d’automne de l’Afforthecc d’Octobre 2008).
Notre espoir est de voir s'éteindre au plus tôt les polémiques violentes afin de créer un espace au sein duquel un débat fertile puisse s'établir. Cela existe dans toutes les communautés psychologiques scientifiques du monde et nous oeuvrerons à ce qu'une telle confraternité puisse s'établir en France. Notre souhait est que toutes les perspectives puissent se confronter en dépassant nos querelles de chapelles. Pour qu'enfin les ressources qu'il nous a fallu mobiliser dans la "guerre des psys" puissent être mises au service du progrès dans notre compréhension - et surtout nos méthodes de réduction - de la souffrance humaine.
Benjamin Schoendorff

vendredi 13 mars 2009

Journal de Bord d'une Thérapie Comportementale et Cognitive

Une internaute raconte sur son blog sa TCC de la phobie sociale
Un témoignage intéressant à la fois pour le public et - surtout - pour les thérapeutes et les étudiant(e)s. A ce jour, ce blog couvre déjà 22 séances. Chaudement recommandé car en tant que thérapeutes, nous avons rarement accès à des feedback si précis sur notre pratique, et le feedback est la clé de l'expertise.
Benjamin Schoendorff

jeudi 12 mars 2009

L'ACT dans la prise en charge de la douleur chronique de l'enfant

Une étude randomisée comparant la Thérapie d'Acceptation et d'Engagament (ACT) à la combinaison pharmacothérapie et Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) classique a été conduite en Suède par Rickard Wicksell. Les études randomisées comparent les effets de différents traitements en assignant au hasard quel participant recevra quel traitement. La grande revue Pain (Vol.141, 3) publie les résultats et lui fait les honneurs d'un éditorial annonçant que l'ACT constitue une véritable avancée dans la prise en charge de la douleur chronique. Ceci se base sur le fait que jusqu'à présent, TCC classique et pharmacothérapie constituaient le mode de prise en charge le plus efficace. L'éditorial souligne en particulier le fait qu'avec l'ACT, les enfants se remettaient plus volontiers aux activités qui comptaient pour eux.
Cette étude est d'autant plus intéressante que les 16 enfants de la condition ACT ont reçu en moyenne 10 séances de thérapie d'une heure contre 23 séances pour les 16 enfants de la condition TCC et pharmacothérpaie (amitriptyline). Ceci suggère une plus grande efficacité (c'est à dire que ça marche mieux) et une éfficience supérieure (c'est à dire que ça marche en mobilisant moins de moyens) de l'ACT.
L'évènement a reçu un retentissement jusque dans les pages du grand magazine américain Time.
Une indication supplémentaire (qui s'ajoute à liste qui s'aggrandit régulièrement) que l'ACT - et peut-être plus généralement les stratégies d'acceptation - peuvent se montrer efficaces dans la prise en charge des souffrances les plus chroniques. Benjamin Schoendorff (image Rémi Schoendorff)

mardi 10 mars 2009

3ème Congrès Mondial de la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (ACT)

Du 30 juin au 3 Juillet 2009, Enschede, Hollande
L'ACBS, c'est l'Association for a Contextual Behavioral Science, l'Association Internationale ACT et RFT.
Ce Congrès Mondial (avec deux jours d’ateliers intensifs pré-congrès) représente une opportunité unique de s’informer et d’apprendre les dernières avancées en Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) et en Théorie du Cadrage Relationnel (Relational Frame Theory-RFT), ainsi que sur les autres approches de TCC dites de 3ème vague. Le programme scientifique de ce congrès couvrira la science comportementale contextuelle, ainsi que les questions philosophiques, scientifiques et cliniques et aplliquées en découlant. Pour les étudiants, cliniciens, chercheurs et responsables de santé publique, ce congrès représente une opportunité unique d’apprendre et de débattre avec les principaux promoteurs de l’ACT et de la RFT internationaux.
Le congrès proposera un flot de 7 évènements différents en parallèle sur 3 jours, près de 100 symposiums, débats, présentation de cas, d’études cliniques et de recherches fondamentales.
En plus de ce programme clinique et scientifique, de nombreux ateliers d’une demi-journée seront proposés par des chercheurs et des cliniciens leaders de l’ACT/RFT. Ces ateliers seront gratuits pour les participants au congrès et permettront aux cliniciens débutants et intermédiaires de développer leurs compétences tant en ACT/RFT.
Il existe sur le site ACBS des pages en français décrivant l'ACT.